21 mai 2006

J'te rends mes comptes

J’ai des comptes à rende , tu sais papa? À te rendre, en fait. Tu sais papa, je t’aime. Mais je ne suis plus une petite fille. Celle dont tu pouvais recoudre le cœur des blessures de la vie, celle que tu pouvais chérir de la façon que tu voulais, sans que je ne m’en plaigne. Mais tu sais quoi, papa? Je ne suis plus une petite fille. J’ai peur de vieillir, papa, tu sais? J'voudrais que tout redeviennes comme avant, comme lorsque j'étais la seule pour toi. Tu sais, papa, je suis plus une petite fille, mais je reste la tienne tout de même. Je veux que tu me serres dans tes bras lorsque je pleure, mais je ne veux pas que tu m'emprisonnes. Je voudrais que tu saches que je t'aime plus que tout au monde. Tu es un monde à moi seule, que je ne partage avec personne. Mais tu ne me laisses pas vivre dans ton monde à toi. Pourquoi tu n'veux pas m'accepter avec eux? Tu sais papa, j'les aime pas. Mais pour toi, je le fais tout de même. Je n'aurais donc plus jamais la place ''ma fille'' à tes côtés? Je ne pourrai donc plus jamais me faire prendre dans tes bras, sans avoir peur qu'elle* arrive par derrière pour t'arracher à moi. T'es mon papa à moi, avant toute chose. Je ne suis plus la petite fille qui croyait chacun de tes mensonges, ou qui fermait les yeux sur la vérité bien trop claire. Tu sais, je n'aurai jamais cru que tu puisses m'oublier. Tu t'es peut-être même oublié toi-même au passage, qu'en dis-tu? Peut-être aussi que tu n'as seulement oublié que de m'accorder une place dans cette nouvelle vie que tu n'as même pas l'air de vouloir réellement. Mais tu sais papa, je t'aimerais pour toujours. Et à jamais. Je ne suis peut-être plus celle qui court partout et qui fait des ravages, mais je suis bien capable de ravager autre chose. Tu sais, papa, tu auras toujours une place chez moi, ici, dans mon coeur... Mais n'oublies donc pas d'en faire une pour ta petite fille. Tu sais? La petite rousse au yeux bleux qui te couraient dans les bras en criant ''papa!'' haut et fort... Tu sais? La petite fille qui était fière que tout le monde sache que c'était ELLE, ta fille. Tu sais? La petite fille qui voulait que tout le monde vous voit bien, qu'ils sachent tous à quel point elle était heureuse, à qu'elle point elle était ''la seule femme de ta vie''. Aurais-tu oublier toutes les soirées cinéma à manger du Mcdo et du popcorn au double beurre? Aurais-tu oublier que les trucs les plus futiles et les moins ''classes'' étaient ce qu'il y avait de mieux, lorsque nous n'étions que deux? Je crois que tu ne vois même plus que la simplicité et la facilité remporte tout dans la vie. Et que rien n'a besoin d'être compliqué pour être agréable.
Mais te souviens-tu, papa, de la dernière fois que tu m'as dit ''je t'aime'' en prenant la peine d'y penser, et non par habitude?
Papa... Je t'aime, moi.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

jte comprend de plus en plus Kari...